La France compte environ une soixantaine de races ovines dont certaines font l’objet d’une conservation par le Bureau des ressources génétiques (BRG). Si autrefois, les moutons étaient élevés pour leur viande, leur lait, leur laine et le cuir issu de leur peau, aujourd’hui, on les élève pour deux objectifs principaux : la viande et le lait. Zoom sur les différentes races françaises …
Les races ovines actuellement répertoriées
L’arrêté ministériel du 27 février 2018 a apporté des modifications à l’arrêté du 29 avril 2015 pour mettre à jour la liste officielle des races ovines élevées sur le sol français. Cette liste a reconnu 58 races subdivisées en deux grandes catégories à savoir :
- les races « locales » : on qualifie une race de « locale » lorsque 30 % du cheptel total est élevé au sein d’un même département ou lorsque 70 % du cheptel est élevé dans trois départements limitrophes.
- les races « à petit effectif » : on qualifie la race de « à petit effectif » lorsqu’elle compte moins de 8 000 femelles reproductrices au sein d’un département. En tout, on dénombre 27 races à petit effectif en France d’après l’arrêté ministériel du 26 juillet 2007.
Outre cette classification, d’autres critères ont été retenus pour établir une diversification des races.
Races allaitantes et races laitières
Une race ovine est soit allaitante soit laitière. Dans le premier cas, on parle d’élevage bouchère puisque les moutons sont élevés pour leur viande. Dans le second cas, on parle d’élevage laitier ou fromager, puisque les moutons sont élevés pour leur lait, majoritairement transformé en fromage.
A côté de ces deux races, on retrouve une petite minorité de race lainière c’est-à-dire pour la production de laine. Il convient toutefois de souligner qu’en France, cette filière est peu exploitée du fait du coût élevé de la tonte. Les exploitations préfèrent alors se focaliser sur la viande ou le lait qui sont plus rentable. Quoi qu’il en soit, la laine tondue continue d’être exploitée, mais ne génère pas une économie importante. D’ailleurs, pour que cela rapporte, il faut disposer d’une très grande exploitation.
Classification en fonction du groupe ethnique
En France, on distingue aujourd’hui six grands groupes ethniques de moutons à savoir :
- le groupe Mérinos :
Les différentes races de moutons du groupe Mérinos ont en point commun leur toison à mèches carrées, avec des brins de laine très fins et leur aptitude au désaisonnement c’est-à-dire leur reproduction à contre-saison. Le groupe Mérinos compte cinq races en France :
- le Mérinos de Rambouillet
- le Mérinos d’Arles
- le Mérinos Précoce
- l’île-de-France
- la race Est à laine Mérinos
- le groupe Flamand :
Les races regroupées dans ce groupe ont en point commun une toison à mèches longues d’où leur exploitation en filière lainière, une bonne lactation et une capacité d’adaptation à différents types d’élevage : humide, en milieu herbager ou en plein air. Ce groupe compte huit races :
- le Boulonnais
- la Belle-île
- le Texel
- le Cotentin
- le Bleu du Maine
- l’Avranchin
- le Rouge de l’Ouest
- le Roussin de la Hague
- le groupe des races dunes :
En point commun, on peut citer la face pigmentée des moutons et leur toison étendue. On distingue également huit races différentes :
- le Suffolk
- le Southdown
- le mouton Vendéen
- le Hampshire
- le Clun Forest
- le Dorset
- le mouton Charollais
- la Scottish Blackface
- le groupe du bassin de la Loire :
On distingue, dans ce groupe, six races ovines à savoir :
- le Solognot
- le Mouton des Landes de Bretagne
- la Charmoise
- le Mouton d’Ouessant
- le Berrichon de l’Indre
- le Berrichon du Cher
Dans ce groupe, on retrouve très peu de points communs surtout qu’ici les races rustiques comme le mouton d’Ouessant ou le mouton des Landes de Bretagne côtoient des races très améliorées comme la Charmoise ou encore le Berrichon du Cher.
- le groupe d’Europe du Nord :
Dans ce groupe, on compte divers sous-groupes tels que :
- le groupe Europe du Nord et à queue courte regroupant les races Romanov et Finnoise
- des races nordiques : Islandaise, Finnoise et Romanov
- des races britanniques : North Country Cheviot, Dorset, Scottish Blackface, Cheviot et Suffolk
- une race du Kenya à savoir la Masai
- la Texel
Il faut souligner que la Romanov et la Finnoise ont fait l’objet de croisement avec d’autres races ce qui a permis d’obtenir une nouvelle race baptisée la Romane ou INRA 401. Cette dernière est issue du croisement de la Romanov avec le Berrichon du Cher.
- les races du Sud qui répertorient le groupe des Pyrénées, le groupe du plateau central et d’autres races d’affiliation inconnue :
La majorité des races de ce groupe sont assez rustiques puisque la classification de Sanson est toujours adoptée dans cette catégorie et ce, malgré quelques croisements. Cette classification a néanmoins permis de distinguer les races des Pyrénées et les races du Plateau central.
- Dans le groupe des Pyrénées, on retrouve huit races différentes :
- la Landaise
- la Castillonaise
- le Manech à tête noire ou à tête rousse
- la Lourdaise
- la Basco-béarnaise
- l’Aure et Campan
- la Barégeoise
- la Tarasconnaise
- En ce qui concerne le groupe du Massif central ou moutons caussenards, on y retrouve les races suivantes :
- la Montagne noire
- la Lacaune qui classifie la Lacaune à viande et la Lacaune à lait
- la Raïole
- la Causses du Lot
- la Blanche du Massif central
- la Caussenarde des Garrigues
La qualification de « caussenard » est dû au fait que les moutons sont surtout élevés dans les Causses à savoir des zones calcaires.
- Pour le groupe du Plateau central ou « grand’race du Plateau central » établi par Sanson, on y trouve les races suivantes :
- la Rava
- la Limousine
- la Noire du Velay
- le Bizet ou race des Bizets
Ces races sont aussi considérées comme celles du Massif central nord afin de les distinguer des races élevées dans le Massif central sud.
- Les races élevées dans les Alpes :
Les ovins élevés dans les Alpes ont effectivement été rattachés au groupe du Plateau central nord et sud. On y répertorie quelques races à savoir :
- la Grivette
- le Préalpes du Sud
- la race Commune des Alpes
- la Mourerous
- la Thônes et Marthod
Enfin, il faut souligner une dernière race qui est celle des moutons à affiliation incertaine. Ici on retrouve :
- la race Brigasque
- le mouton Corse
- le Rouge du Roussillon
La répartition géographique des races ovines en France
Si on devait situer géographiquement les différentes catégories de races ovines en France, on dira que :
- les races d’herbage sont surtout élevées dans la moitié nord du pays : Rouge de l’Ouest, Texel, Toussin de la Hague, Bleu du Maine, … Ces derniers donnent des agneaux lourds et robustes entre avril à juillet.
- les Berrichons et les île-de-France sont surtout localisés dans les plaines du Bassin Parisien. leur agnelage a lieu en automne et ce sont ces races qui donnent des agneaux pour les fêtes de fin d’année et les fêtes pascales.
- dans le centre-ouest, on retrouve la Charmoise, mais là où les conditions climatiques sont difficiles. Dans la partie plus arrosée, on retrouve le mouton Vendée et un peu plus à l’est, il y a le Mouton Charollais.
- dans le sud de la France, on retrouve un cheptel à viande et un cheptel à lait. Le premier se compose des Causses du Lot dans la région de même nom, de la Limousine en Haut Limousin, du Bizet et du Rava en Auvergne, de la Grivette et des Préalpes dans les Préalpes, de la Lacaune et du Blanc du Massif central en Lozère et de la Tarasconnaise dans les Pyrénées. Le groupe laitier, quant à lui, se compose du Manech, de la Lacaune, du Basco-Béarnaise et des Corses. Ces derniers sont localisés à l’ouest des Pyrénées et au sud du Massif central.
- en ce qui concerne les Mérinos, on les retrouve dans les plaines du Bas Rhône, en Lorraine, dans les Alpes et dans le bassin parisien.
Découvrez les autres races de France: